Je ne connais rien de plus obscène, dans l'existence, que les voisins. On vit à côté d'eux comme s'ils n'existaient pas. Nos crachats se mélangent dans des tuyaux puants qui rotent la bouche ouverte. Nos cris traversent les murs sans jamais se répondre, comme le verso d'une page entame sa transparence. L'herbe est toujours plus verte chez les voisins du bas. Peu importe –on la fume quelle que soit sa couleur. Les hommes et les femmes se valent à tous les étages, avec ou sans jardin.Les enfants de partout préfèrent jouer dans la boue. J'en ai fini avec l'enfance.J'ai dix-neuf ans et j'ai la haine. |